Pourquoi l’expérience du secteur est importante pour le recrutement dans le domaine des logiciels

Les activités qui accompagnent une forte croissance économique – comme les fusions et acquisitions et les premiers appels publics à l’épargne – augmentent la demande de professionnels de la finance, alors même que le bassin de talents disponibles se réduit. C’est certainement le cas dans le secteur des logiciels, où un pourcentage élevé d’entreprises financées par du capital de risque se traduit par un flux constant de fusions et acquisitions et de premiers appels publics à l’épargne.

Compte tenu de la nécessité de disposer de compétences spécifiques au secteur et d’une expérience dans des domaines essentiels tels que la reconnaissance des revenus, la concurrence est rude pour attirer les meilleurs talents.

Lenny Bourdeau, gestionnaire de recrutement pour la comptabilité et les finances d’Aston Carter qui cumule plus de 18 ans d’expérience dans le placement de personnel dans la région de Boston, où la demande est forte, nous fait part de ses observations.

Pêcher dans un petit bassin de talents

Le travail financier que les entreprises de logiciels doivent couvrir n’est pas très différent de celui d’autres industries : comptabilité traditionnelle, comptabilité technique, reconnaissance des revenus, fiscalité et vérification.

Alors, qu’est-ce qui rend le recrutement si difficile pour les entreprises de logiciels?

« Elles cherchent un profil et un type de personnes assez précis, selon M. Bourdeau. Veulent-ils quelqu’un venant d’une société cotée en bourse? D’une entreprise de 100 millions de dollars, ou d’une entreprise d’un milliard de dollars? Avec un taux de chômage aussi bas, vous puisez dans un petit bassin pour trouver les candidats qui conviennent à chaque poste. »

La forte concentration de logiciels et d’entreprises financées par du capital de risque dans la région de Boston contribue à la tendance d’embaucher des employés qui ont déjà une grande expérience des tâches. M. Bourdeau observe que les clients ont une forte préférence pour les candidats issus du même secteur et capables de se mettre immédiatement au travail. Comme il le décrit : « Vous faites partie de ce secteur ou pas? Si ce n’est pas le cas, nous ne vous engagerons probablement pas. »

Les entreprises cherchent également une expérience spécifique dans le domaine de la planification des ressources de l’entreprise (PRE).

« Beaucoup d’entreprises cherchent une expérience du logiciel de PRE NetSuite, affirme M. Bourdeau. Il se trouve que c’est un programme qui fonctionne bien pour les entreprises de logiciels en croissance financées par des fonds de capital de risque. »

Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de transférabilité du rôle  entre les industries. Les sciences de la vie, qui mettent l’accent sur la recherche et le développement et présentent des difficultés similaires en matière de reconnaissance des revenus, sont un domaine où les compétences et l’expérience peuvent être transférables.

Mais toutes choses étant égales, l’expérience du secteur pèse lourd dans le processus, de la sélection initiale à l’offre d’emploi finale.

Reconnaissance des revenus : Tout est dans le moment

M. Bourdeau fait remarquer que la nature du secteur des logiciels rend la reconnaissance des revenus plus compliquée, d’où le besoin de candidats ayant une expérience du secteur.

« Il peut s’agir d’un contrat de deux millions de dollars avec une société de logiciels, dont une partie est versée d’avance, mais le reste sera payé en plusieurs versements sur une période de vingt-quatre mois, indique M. Bourdeau. Ce n’est pas parce que vous avez signé cet accord le 1er mars que tous ces revenus vont paraître dans les livres à ce moment-là, car vous risqueriez ainsi de comptabiliser les revenus avant qu’ils ne soient dans vos poches. »

M. Bourdeau compare cette situation à une simple transaction de vente : « On peut se dire que le produit est sorti et que l’argent a été versé. Dans un tel cas, il est beaucoup plus facile de tenir compte de la date à laquelle l’argent est censé être comptabilisé. »

Les coûts d’option du recrutement

La sélectivité a un coût. Supposons qu’un gestionnaire d'embuache passe dix heures par semaine à interviewer des candidats pendant quelques mois. Ce temps doit venir de quelque part, et peut souvent avoir un effet sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

M. Bourdeau souligne que les responsables des finances et de la comptabilité des logiciels ont des responsabilités précises qui ne peuvent être réattribuées pendant le processus d’embauche. Les entreprises n’ont souvent pas le luxe, ou le personnel, pour se concentrer uniquement sur la gestion.

« Lorsque vous ajoutez le recrutement aux responsabilités quotidiennes d’un directeur financier, où trouve-t-il ce temps?, demande M. Bourdeau. Probablement dans ses temps libres. »

Travailler avec un recruteur qui maintient une base de données active de candidats qualifiés peut alléger cette charge.

Élargir le bassin de candidats

L’équipe de M. Bourdeau maintient une base de données active des talents disponibles, utilisant les appels directs, les courriels et la messagerie LinkedIn pour rester à jour. Les candidats potentiels sont classés par secteur, compétences, niveau, préférence géographique et niveau d’intérêt.

« Nous utilisons davantage une approche de développement d’affaires que le processus standard consistant à publier une offre d’emploi et à recevoir des candidatures, selon M. Bourdeau. Nous sommes constamment en contact et nous identifions les candidats qui sont ouverts à de nouvelles occasions. Ainsi, nous disposons d’une réserve de talents disponibles pour commencer le processus de sélection dès la réception de demandes. »

N’oubliez pas que les compétences générales sont importantes

L’accent étant mis sur les compétences et l’expérience spécifiques, il est facile de négliger l’importance des compétences générales pour les finances et la comptabilité. M. Bourdeau prévient que ce serait une erreur.

« Certains postes, notamment un directeur financier ou un analyste financier principal, nécessitent que le candidat puisse soutenir les ventes et le marketing, indique M. Bourdeau. Il faudra certainement quelqu’un qui sait bien communiquer. »

De solides compétences en communication sont particulièrement importantes dans le secteur des logiciels en raison de l’interaction régulière entre les équipes commerciales, juridiques et marketing. La diplomatie est également utile, notamment lorsque l’équipe de vente tente d’élaborer un contrat pour répondre aux attentes du client, mais que les questions de reconnaissance des revenus nécessitent une approche différente.

M. Bourdeau partage la réponse diplomatique suivante : « Je n’essaie pas de perdre des occasions d’affaires. J’essaie de m’assurer que nous ne nuisons pas à l’entreprise. »